Portrait

Rendez-vous avec Marine Moreau des Cafés Jeanne d’Arc

Pour notre portait adhérent du mois, rendez-vous avec Marine Moreau des Cafés Jeanne d’Arc, l’une des plus anciennes enseignes à Orléans où passion et savoir-faire se transmettent de père en fils depuis cinq générations. Marine Moreau, directrice des établissements et du développement nous en dit un peu plus.

Bonjour Marine, peux-tu nous parler de l’histoire des Cafés Jeanne d’Arc ?
C’est une société fondée en 1899 par Alfred Barthélémy, transmise de génération en génération et qui fête aujourd’hui ses 125 ans. La première boutique a ouvert le jour de la fête Jeanne d’Arc à Orléans d’où son nom dans une rue menant à la gare, car à la fin du 19ème, le commerce de la ville d’Orléans était jusqu’alors concentré autour de la Loire et s’est déplacé vers la gare.

Comment a évolué la clientèle et son rapport au café au fil des ans ?
Au début du siècle lors de l’exposition universelle, les Cafés Jeanne d’Arc présentaient déjà le principe de la torréfaction. Ils se sont fait connaître des Orléanais de génération en génération. Ce côté transmission est très important.
Aujourd’hui, nous avons une clientèle locale très diversifiée, spécifique à chacune de nos trois boutiques avec des approches différentes du café. Certains clients veulent un café de tous les jours plutôt de commodité, d’autres depuis le Covid sont plus sensibles à la qualité et à la traçabilité du produit qu’ils consomment. Depuis les cinq dernières années, une nouvelle clientèle est apparue avec le passage de la capsule vers le café en grains. Nous développons également petit à petit notre activité CHR.
Depuis une dizaine d’année, l’entreprise a redonné de l’impulsion au café de spécialité et nous accompagnons les consommateurs sur la découverte de ces cafés.
Il arrive parfois que cette clientèle locale et ancienne s’exporte également aux Etats-Unis ou dans différents pays d’Europe. C’est agréable de voir que des personnes qui nous ont découvert jeunes font voyager les Cafés Jeanne d’Arc au travers de leurs parcours professionnels.

Quels sont les cafés que vous proposez dans les boutiques ?
Nous avons trois typologies de cafés qui nous permettent de satisfaire un maximum de clients.
Nous proposons des pures origines : de grands crus d’Amérique centrale, d’Asie ou d’Afrique, mais également des blends sur les thématiques liées à la société (cafés Jeanne d’Arc, cafés d’Orléans…) sans oublier les cafés de terroir, que l’on travaille en fonction des récoltes, ce qui nous permet de sensibiliser le consommateur sur le fait que le café est un produit saisonnier.
Nous animons également des ateliers pédagogiques pour présenter les différentes typologies d’extraction ou expliquer l’importance de l’adaptation de la mouture car en tant qu’expert du café nous avons beaucoup à transmettre.
Nous adaptons nos conseils en fonction des envies du client mais aussi de ses besoins. Par exemple, nous orienterons plus facilement un étudiant vers une cafetière à piston qu’un broyeur grains plus adaptée à son budget afin qu’il puisse vivre pleinement et sans contrainte une bonne expérience café.

Quel est ton café préféré ? Quel est le mode d’extraction que tu apprécies le plus ?
J’affectionne les cafés d’Amérique du Sud mais je suis curieuse des goûts et aime être surprise par un café. J’aime découvrir les cafés sous toutes les formes de cafetières car on révèle des notes aromatiques différentes. Pour certains cafés d’Ethiopie, je vais privilégier des extractions plutôt sur des expressos qui vont développer une palette aromatique différente et sur d’autres rester sur une extraction en slow coffee.

Comment avoir en tant que torréfacteur une action positive pour la filière ?
Tout d’abord dans la démarche d’achat en allant acheter au plus près de la production en tenant compte de la bonne rémunération du producteur. Nous sensibilisons d’ailleurs nos clients lors de nos ateliers pédagogiques sur ce point. Nous travaillons également auprès de nos clients sur la diminution de la consommation d’emballages.
Nous menons également des actions de sensibilisations au café en soutenant des coopératives au Rwanda ou en mettant en avant le travail des femmes.
Des actions à différentes échelles, certaines plus faciles à mettre en place, qui sensibilisent chacun d’entre nous au développement d’une filière plus vertueuse.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite découvrir le « bon café » ?
De se laisser guider ! L’important est de comprendre le palais du client car souvent les consommateurs qui achètent en grande surface sont habitués à des cafés sur torréfiés, forts ou coupés au robusta. Nous allons les sensibiliser à un goût auquel ils ne s’attendent pas forcément et les amener petit à petit à des cafés plus atypiques, plus vifs.
Notre rôle en tant qu’artisan torréfacteur est d’accompagner les consommateurs sur la découverte de bons cafés mais aussi de les sensibiliser aux enjeux de la filière pour les amener à consommer mieux. C’est un travail que nous faisons au quotidien chez Cafés Jeanne d’Arc.

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