Portrait

Rendez-vous avec Arnaud Petiot d’Arlo’s Coffee

Pour notre portrait adhérent du mois, rendez-vous avec Arnaud Petiot d’Arlo’s Coffee, torréfacteur de cafés de spécialité installé à Rambouillet.

Comment est né Arlo’s Coffee ?
L’histoire d’Arlo’s Coffee a commencé il y a bientôt trois ans. Nous avions envie, avec ma conjointe, d’entreprendre dans un projet commun. À l’origine, nous n’étions pas du tout dans le milieu du café cependant nous étions passionnés par le produit en tant que consommateur de café de spécialité. Également habitués à consommer local, nous avions remarqué qu’il n’y avait pas de torréfacteur à Rambouillet et c’est de là qu’est née l’idée de lancer une torréfaction dans cette ville. Après trois ans de formations, beaucoup de temps passé chez des torréfacteurs et un business plan solide, la société a vu le jour.
Avec notre motivation première de travailler ensemble, nous avons aussi regroupé nos deux noms, Arnaud et Laura, pour créer Arlo’s Coffee, un projet à notre image pour raconter notre histoire et celle de la société.

Pourquoi être devenu artisan torréfacteur ? Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
Nous nous sommes vraiment intéressés au café lorsque nous avons changé notre façon de consommer. Nous avons pris le temps d’acheter local et c’est en achetant à différents torréfacteurs que l’on a trouvé ce produit intéressant et découvert le café de spécialité.
C’était une reconversion pour les consommateurs un peu aguerris que nous étions. Nous nous sommes intéressés et passionnés pour la torréfaction pendant la création du projet avec les formations chez Belco et les visites chez des torréfacteurs. Ça a pris du temps mais aujourd’hui, nous sommes toujours très contents de torréfier et de travailler sur deux aspects : la partie technique en travaillant les torréfactions pour proposer les meilleurs cafés et la partie gestion d’entreprise pour la développer. Nous ne regrettons pas du tout cette reconversion dans la torréfaction et sommes curieux d’en découvrir davantage.

Pourquoi avoir fait le choix des cafés de spécialité ? Est-ce une façon d’avoir une action positive pour la filière, pensez-vous qu’on peut faire plus en termes d’éthique et d’écologie ?
Pour nous, le café de spécialité était une évidence car c’était le plus intéressant en termes de démarche qualitative, sociétale et environnementale. Proposer autre chose n’était même pas envisagé, on ne se voyait pas faire du café de commodité.
Eh oui, on peut toujours s’améliorer, il y a encore pleins de choses à faire notamment au niveau du packaging chez les torréfacteurs. Pour le café, nous essayons de favoriser des processus nature ou honey et des producteurs qui vont consommer moins d’eau ce qui n’est pas toujours évident dans certains pays et quand on recherche une certaine qualité.
Pour la torréfaction, nous travaillons avec des professionnels et des particuliers et gérons tous nos cafés en vrac en incitant nos clients à ramener leurs sachets et les professionnels à faire des roulements, ce qui a aussi un avantage sur la fraîcheur de torréfaction.
Nous accordons également une grande importance à l’environnement et l’humain dans nos achats de cafés. Le café de spécialité garantit la qualité et la traçabilité. Ça peut toujours être mieux et amélioré en termes de rémunération ou d’écologie mais c’est déjà un bon pas en avant par rapport au marché de café de commodité.

Coffee truck, cafés éphémères, vrac dans des fermes, thés et chocolats … vous proposez plein de choses différentes, pourquoi ce choix d’avoir une boutique si diversifiée ?
Dans la boutique, nous proposons un large choix de machines à grains, des thés, des chocolats et beaucoup de produits locaux en restant dans une démarche de sourcing et de traçabilité comme pour le café de spécialité. Nos chocolatiers et la maison de thé avec lesquels nous travaillons partagent nos valeurs, c’est essentiel pour nous.
Notre positionnement géographique nous pousse aussi à avoir cette diversité dans nos produits. Il y a une vraie demande de nos clients pour ces produits complémentaires qui nous permettent d’avoir un complément de revenus et de proposer une offre riche et locale à nos clients.

Est-ce que vous vous décririez comme un addict au café, est-ce l’étape obligatoire le matin ?
Je ne prends pas de café au petit-déjeuner parce que j’en bois toute la journée entre les dégustations, les cupping et les installations chez les clients. Comme tout torréfacteur je pense, j’en bois beaucoup au quotidien mais pas au réveil, le reste de la journée suffit !

Si vous ne deviez choisir qu’un seul café, quelle serait pour vous la meilleure origine ?
Comme nous l’expliquons à nos clients, on peut trouver du bon café dans tous les pays producteurs si le producteur est passionné et que sa démarche est bonne.
Mais si je devais sélectionner un café et ne pourrais boire que celui-là, je prendrais un café très rond, très gourmand et cacaoté avec beaucoup de corps et de densité en tasse. Un café qui se boit tout au long de la journée, le petit Ferrero sur le coin de la table qu’on mange sans réfléchir.
Actuellement, nous avons un café du Nicaragua, un honey rouge, qui développe une belle sucrosité à la torréfaction avec des notes très gourmandes, un café très consensuel que je choisirais sans hésiter.

Quelle est votre meilleur souvenir café, peut-être un souvenir d’enfance ou un voyage en pays producteur ?
Enfant, le café n’était pas vraiment un produit qui m’attirait. C’était surtout une habitude de consommation à la fin du repas au restaurant ou la pause-café au bureau et je ne garde pas vraiment de bons souvenirs de mes premiers expressos.
Je dirais que notre première formation en torréfaction chez Belco est un très bon souvenir car ça nous a mis le pied à l’étrier quelques mois avant le lancement de notre activité. Il y a aussi les premières torréfactions sur la machine dans notre atelier qui marque l’accomplissement de trois ans de travail et de création.
L’une de nos prochaines étapes sera de partir en pays producteurs.

Votre conseil pour découvrir le café, on commence avec le café de spécialité ?
On peut commencer avec le café de spécialité mais ce sera peut-être difficile de boire autre chose après !
Ce qui est difficile quand on n’a jamais bu de café, c’est de savoir si on est team expresso, team filtre ou les deux. Beaucoup de clients associent le café à l’expresso et n’aiment pas parce que c’est une extraction trop puissante par rapport aux méthodes douces.
C’est pourquoi, je les invite plutôt à découvrir le café en faisant une dégustation chez un torréfacteur pour trouver la méthode d’extraction qui leur convient et en commençant par des cafés ronds, très consensuels et équilibrés, sans acidité et amertume avant de partir vers des cafés plus acidulés.

Comment vous voyez la suite pour Arlo’s Coffee, des projets particuliers peut-être ?
Il n’y a rien de gravé dans le marbre. Aujourd’hui, nous souhaitons pérenniser ce que nous avons mis en place depuis trois ans en continuant d’accompagner nos clients dans la découverte de bons cafés. Il y a aussi ce projet de voyage l’année prochaine avec peut-être un nouveau café éphémère à la clé (4 de nos cafés changent tous les 3 à 5 mois). Ce voyage représenterait un bel accomplissement et nous permettrait de mettre une image sur tout ce que l’on apprend sur la caféiculture.

Le mot de la fin …

« Chez Arlo’s Coffee on veut vraiment faire de la torréfaction quelque chose d’accessible et transparent, un lieu de partage pour tous ! »

Autres articles en lien