Portrait
Rendez-vous avec Elodie Gaudillat de la torréfaction Arom’Ensoi.
Depuis 2021, Elodie est à la tête de la torréfaction située à Anse, sa ville natale. Une reconversion qui lui a permis d’allier sa passion du café avec son envie d’entreprendre.
Bonjour Elodie. comment avez-vous démarré dans la torréfaction ?
J’ai travaillé pendant quatorze ans comme technicienne de laboratoire. Suite à l’achat d’une cafetière expresso broyeur, j’ai poussé la porte du torréfacteur proche de chez moi et j’ai découvert le café de spécialité. J’ai trouvé le monde du café passionnant.
De fil en aiguille, j’ai rencontré différents torréfacteurs, suivi des formations de torréfaction chez Label(le) Brûlerie et effectué un stage en boutique. Souhaitant allier ma passion du café à mon envie d’entreprendre, je me suis donc naturellement tournée vers la torréfaction car l’artisanat est quelque chose qui me parle et c’est ainsi qu’Arom’Ensoi est née à Anse, la ville où j’ai grandi.
Quels cafés trouve-t-on chez Arom’ Ensoi ?
Des cafés de spécialité bio ou issus d’agroforesterie sélectionnés directement auprès de petits producteurs avec une juste rémunération car il est important de maintenir le lien entre l’humain, la nature et le café pour la préservation de la filière.
Je propose à mes clients 4 origines pures, un déca, un Blend adapté à leurs aux envies ainsi qu’un café du moment pour leur faire découvrir de nouvelles origines ou de nouveaux process.
Est-ce que vous sentez un intérêt grandissant des consommateurs pour le bon café ?
En effet, les consommateurs préfèrent consommer moins mais mieux : boire une ou deux tasses de bons cafés et en connaître la provenance. Ils privilégient le café en grains aux capsules et retournent à des méthodes d’extraction plus traditionnelles comme la cafetière italienne ou la cafetière piston. Et nous sommes là pour les accompagner dans cette démarche de découverte du café de spécialité, cela fait partie de notre métier de torréfacteur, d’adapter la mouture à la méthode d’extraction pour avoir une tasse qui révèle tous ses arômes.
Comment abordez-vous le café de spécialité avec vos clients ?
90 % de mes clients viennent en boutique même si je fais de la vente en ligne via mon site internet. Je prends le temps de discuter avec eux car ils sont curieux de connaître l’origine des cafés, les terroirs et font souvent le parallèle avec le vin. Certains découvrent que le café pousse sur un arbuste, d’autres qu’il s’agit de cerises. Ils s’étonnent également que le prix d’un bon café ne soit pas forcément inabordable par rapport au parallèle qu’ils peuvent faire avec un bon vin.
Je publie régulièrement sur les réseaux sociaux des sujets leur permettant de mieux connaître le produit.
Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui veut découvrir le bon café ?
De pousser la porte d’un torréfacteur, d’échanger avec lui pour trouver le café qui lui correspond et être curieux de découvrir de nouveaux cafés : se laisser guider par son torréfacteur et oser la découverte !
Comment qualifieriez-vous votre métier de torréfacteur ?
Le métier de torréfacteur est un métier d’artisanat où le café représente la personnalité du torréfacteur, chaque torréfacteur a sa signature. C’est un art que de révéler tous les arômes du café et de sublimer le travail des producteurs.
Notre rôle est aussi d’éduquer le consommateur pour l’aider à consommer mieux : lui faire découvrir les différents aspects de cet boisson du quotidien en termes de sourcing, de torréfaction ou encore d’extraction. Il est important de mettre en avant tous les maillons de la chaine qui interviennent dans la réalisation d’un bon café.
Être artisan torréfacteur, c’est faire partie de cette longue chaine d’intervention et de transformation du café, de l’arbre à la tasse.